Lecture commune des Littéravores #1, février/mars 2021 : L'homme qui aimait trop les livres

Publié le par Charlotte Cadorel

Auteur : Allison Hoover Bartlett
Traduction : de l'anglais, par Cyril Gay
Éditions : Pocket, 2020
Genre littéraire : Fait divers, journalisme
Catégorie du challenge des Littéravores : 9. Un livre qui parle de livres
261 pages
 
Résumé : Jusqu’où iriez-vous pour mettre la main sur le livre de vos rêves ? Mieux encore, jusqu’où iriez-vous pour avoir une bibliothèque remplie de vos livres préférés ?
John Gilkey est l’un des voleurs de livres les plus prolifiques de sa génération. Jusqu’en 2003, il a dérobé près de 200 000 dollars de livres anciens. Son but, réunir une collection à son image. Dès lors, comment attraper un voleur qui ne subtilise des livres que pour compléter sa propre bibliothèque ?
C’était compter sans la ténacité de Ken Sanders, libraire de livres anciens irascible à Salt Lake City, qui s’improvise détective et se surnomme biblioflic. S’ensuit une longue poursuite entre un voleur obsessionnel et un libraire obstiné prêt à bondir au moindre faux-pas.
À travers le récit de cette traque unique en son genre, Allison Hoover Bartlett nous plonge dans l’univers fascinant du livre ancien en se posant toujours cette question : de quoi serions-nous capables nous aussi par amour des livres ?
 
Mon avis : Qu’est-ce qu’on connaît vraiment du monde des collectionneurs de livres rares et anciens ? Pour ma part, pas grand-chose. Dans ce roman, l’autrice nous plonge dans cet univers qu’elle découvre en même temps que nous. Avec elle, on en apprend beaucoup sur cet univers assez fermé, notamment sur les prix des livres qui peuvent être incroyablement élevés (certains livres montent à 50 000 dollars !). Ça donnerait presque envie de vérifier qu’on ne possède pas de premiers tirages dans sa bibliothèque personnelle 😁
 
Quand on a proposé ce livre en lecture commune du club, je pensais qu’il s’agissait d’une fiction, j’ai donc été un peu étonnée au début. Cependant, le fait que l’autrice ait réellement vécu tout ça rend le livre encore plus incroyable. Elle y fait allusion à la manière dont Gilkey (le voleur) s’y prenait pour voler les livres, et je suis très admirative de sa manière de faire (même si ça reste du vol !).
 
Moralement parlant, je trouve le livre assez ambigu. Le résumé et le titre nous laissent supposer que Gilkey agit par passion, mais on se rend compte au bout d’un moment qu’il n’en est rien (alors oui, il aime bien les livres, mais il aime surtout voler, ce qui le rend assez antipathique, au fond...). L’autrice, qui devient vite actrice de sa propre histoire lorsqu’elle décide d’accompagner Gilkey dans une librairie qu’il a anciennement volée ou quand elle est à ses côtés alors qu’il appelle un autre libraire pour lui montrer comment il procédait, devient alors moralement ambivalente : certes, elle est en quête de vérité et veut pouvoir terminer son enquête sans une énième arrestation de Gilkey, mais pour cela, elle tait des éléments qui pourraient faire avancer l’enquête policière pour vol, par exemple le fait que des livres soient cachés chez la mère du voleur (alors qu’elle sait très bien que certains livres volés n’ont jamais été retrouvés...).
 
J’ai beaucoup aimé la partie enquête du récit, lorsque Sanders (le biblioflic) raconte comment il a réussi à attraper Gilkey. On apprend alors qu’il existe une certaine fraternité entre les libraires, bien que certains n’aiment pas avouer qu’ils ont été volés, ce qui ralentit un peu l’enquête. J’ai également beaucoup aimé le fait qu’on ait le point de vue des deux camps, celui des libraires avec Sanders pour porte-parole, et celui du voleur. J’ai bien aimé le personnage de Sanders et je trouve dommage qu’on n’ait pas plus de nouvelles de lui à la fin du livre.
 
En revanche, je n’ai vraiment pas aimé Gilkey. J’ai trouvé son attitude très puérile, notamment quand il déclare qu’il vole les libraires uniquement parce que ces derniers peuvent se permettre d’acheter des livres rares. Il agit presque par vengeance ou par jalousie, parce qu’eux peuvent le faire et pas lui... De plus, on apprend au fil du récit qu’il ne s’est pas contenté de voler des livres, mais également de se "payer" des hôtels, des voyages et des restaurants. Je trouve que ça annule toute sympathie qu’une personne passionnée de livres aurait pu avoir pour lui, car on se rend compte qu’il agit surtout par intérêt du gain que par réelle passion. Ce qui l’attire, c’est l’objet livre et la valeur de l’objet, peu importe son contenu (chose que j’ai énormément de mal à comprendre étant donné que je ne suis pas du tout matérialiste 😁).
 
Je suis contente que ce livre ait été proposé en lecture commune, déjà parce que je ne le connaissais pas et que je ne l’aurais probablement jamais lu, mais aussi parce qu’il m’a fait découvrir un monde que je ne connaissais pas et qui semble pourtant rassembler un grand nombre d’adeptes. Je ne compte pas me mettre à collectionner des livres anciens ou rares (je n’en ai pas les moyens, de toute façon), mais c’est un livre qui donne envie de regarder de plus près les livres dans les librairies et les bibliothèques et potentiellement trouver une perle rare !
 
Petite précision de dernière minute : Le livre contient un bon nombre de notes de fin et de bas de page. Si j’ai eu le courage de lire les notes de fin associées au prologue, j’ai vite arrêté de me référer aux dernières pages du livre. Cela ne nuit pas à la lecture, donc ce n’est pas vraiment un problème (l’autrice y fait surtout mention de ses sources). J’ai tout de même eu le courage de lire les notes de bas de page !
 
Voilà pour ma première lecture commune avec le club des Littéravores ! J’espère que cet article vous a plu et je vous dis à bientôt avec une prochaine lecture 📖

Publié dans Livres, Lectures communes

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B
Une présentation très intéressante, bienvenue dans ma communauté livres Ô blogs
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C
Merci beaucoup :)